ARTICLES

samedi 26 septembre 2015

Institutrice exclue pour avoir témoigné de violences à enfants aujourd'hui bénéficiaire des Restos du Coeur


182813-les-restos-du-coeur-637x0-3.jpg
Par Julie Amadis
Publié sur l'ObsLe 21/9/14
Réédité ici
Le 26/09/2015

#IPEAVAEAFAF


Les Restaurants du Cœur. Tout le monde connait. C'est Coluche. Ce sont les stars du showbiz qui organisent une grande soirée médiatisée à outrance pour récolter des fonds.
 On connait d'ailleurs presque plus les Enfoirés que les Restos du cœur. A 13 ans ma tante, Valérie Lemercier m'avait offert son tee- shirt des Enfoirés. J'y tenais à mort. Et je n'aurai loupé sous aucun prétexte la soirée 96813596.jpgdes Enfoirés à la télé. Mes parents achetaient le disque...

Ça c'est le décor, les paillettes.
Après les stars, parfois, les médias interrogent les bénévoles. Mais, jamais les pauvres qui vont là bas pour se nourrir, ne passent à la télé ou la radio.

Toutes les paillettes qui règnent autours de cette association font oublier les gens qui vont au Resto du Cœur.
Mon exclusion de l’Éducation Nationale sans traitement, ni congés payés, ni Assédics, sans aucune ressource pour septembre m'amène dans ce lieu dans lequel je n'aurai jamais imaginé me trouver un jour.

La ville du Havre n'aide les affamés que 15 jours ! Les 15 jours restants ils se débrouillent, mendicité ou Resto du Cœur ?

56 euros c'est trop pour cette ville dont le maire est le bras droit d'Alain Juppé.
Pour les 15 premiers jours, le CCAS du Havre m'avait accordé 56 euros de nourriture à choisir à l’Épicerie les Aubépines.


Mais voilà, la ville fait des règlements anti affamés. Quand on a plus rien et que l'on vous a déjà donné 56 euros de nourriture, vous n'avez pas le droit d'être nourri.

Comme vous êtes déterminés à ne pas vous laisser mourir de faim, il vous reste deux choix la mendicité ou les associations comme les Restos du Cœur.

Comme j'ai insisté auprès de 2 employés du CCAS pour avoir quelque chose à manger dans la mesure où je n'ai plus rien (je leur ai amené tous les justificatifs), elles m'ont remis un papier avec les coordonnées des Restos du Cœur.
Après avoir téléphoné afin de connaître leurs règles pour s'inscrire, j'y suis allée vendredi 19 septembre après midi.
A 14 heures devant la grille, nous étions nombreux. Pour entrer, les gens devant moi présentaient une carte.

L'inscription

L'inscription se fait dans une salle à part. Il y a une salle d'attente et des bureaux dans lesquels nous sommes reçus. Nous étions une dizaine à attendre à 14H. Une bénévole nous a prévenus d'entrée de jeu  :
"les critères pour pouvoir être admis ne sont pas les mêmes que pour la saison hivernale, le seuil de ressource est plus bas. Vous ne pourrez donc pas tous être inscris. Je préfère vous le dire tout de suite pour que vous n'attendiez pas pour rien."

Personne n'est parti de la salle d'attente. Si nous étions là, c'est que nous ne pouvions pas faire autrement...
Je suis arrivée dans le bureau des inscriptions après 10 minutes d'attente environ. Le bureau a une allure de bureau de médecin. On est seul face aux deux bénévoles et on doit expliquer pourquoi on a des difficultés financières. On montre les pièces justificatives...
Les bénévoles étaient compréhensives, elles essayaient de trouver des solutions.
.
"Vous allez recevoir vos congés payés certainement" me dit l'une des deux bénévoles.


Je reçois un papier avec des dates inscrites. Chaque date correspond à la collecte d'un colis alimentaire (jusqu'au début du mois d'octobre (date pour recevoir le RSA). Elles m'ont dit que je pourrais revenir les voir si c'était trop difficile et que il fallait repasser pour la saison d'hiver.

D'autres reçoivent une carte de saison, pendant toute la saison, ils viennent une fois par semaine chercher leur colis.

870 000 personnes sont venues aux Restos cette année : c'est l'équivalent à la population d'une ville comme Marseille.

Si les villes comme Le Havre refusent de donner à manger à ceux qui n'ont plus rien, ce sont des associations comme les Restos du Cœur qui sont obligés de prendre le relai. Et ils éprouvent des difficultés financières à servir tous les demandeurs (voir http://www.rondbleu.com/fr/3147-les-restos-du-c%C5%93ur-en-difficult%C3%A9-financi%C3%A8re-lancent-un-appel-%C3%A0-laide)

Si leurs moyens étaient plus important, je suppose que l'on recevrait des colis plus volumineux qui ne comprendraient pas de produits périmés !
"Aujourd'hui on a plus le droit ni d'avoir froid, ni d'avoir faim" chantait Coluche en 1986. Le nombre de personnes sous le seuil de pauvreté n'a cessé de croître (voir mon précédent article). Actuellement 141500 personnes dorment dehors en France dont 30000 enfants !

"L'Insee a rendu publique ce mardi une étude qui estime à 141 500, dont 30 000 enfants, le nombre de personnes sans domicile en France. 50% de plus qu'en 2001."(source l'Express)
Le nombre de personnes mortes dans la rue est énorme !

"Au moins 454 personnes sans domicile fixe sont décédées en France en 2013, dont 15 enfants de moins de 15 ans, selon le bilan final du collectif les Morts de la Rue, qui comptabilise toute l’année ces décès." (source Libération)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire