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lundi 24 novembre 2014

La situation des mulâtres à St Domingue en 1789 ressemble à celle de la formoisie de 2014 au Burkina Faso et dans toute l'Afrique



CLR James,
Grand Théoricien panafricain
historien des Antilles et
de la Révolution russe
 par Julie Amadis
#IpEaVàEaFàF
22/11/14

"Les mulâtres accumulaient des capitaux énormes et leur arrogance croissait avec leurs capitaux. Ils se portaient preneurs pour toutes les propriétés à vendre dans les différents districts, et faisaient tellement monter les prix que les Blancs qui n'étaient pas assez riches ne pouvaient les acheter ou se ruinaient à cette concurrence. Dans certains districts, les plus belles propriétés appartenaient à des demi-sang, qui d'ailleurs étaient les derniers à respecter le code du travail et les prestations en service publics." (p 69 CLR James, Les Jacobins Noirs) "Il faut savoir qu'une majorité de Burkinabè travaillant dans l'informel, la plupart des citoyens de pays arrivent difficilement à gagner plus de 20.000CFA par mois (30€) (Travailler au Burkina Faso)".

L'usage du mot "mulâtre" dans ce qui suit ne préjuge en rien de l'absurdité d'utiliser les mots "noir" et "blanc" qui ne sont plus des noms de couleur depuis 1704 et l'ouvrage Opticks de Isaac Newton.
nm Un mulâtre. Le blanc avec la noire, ou le noir avec la blanche produisent également un mulâtre dont la couleur est brune, c'est-à-dire mêlée de blanc et de noir ; ce mulâtre avec un blanc produit un second mulâtre moins brun que le premier ; et, si ce second mulâtre s'unit de même à un individu de race blanche, le troisième mulâtre n'aura plus qu'une nuance légère de brun qui disparaîtra tout à fait dans les générations suivantes. [Buffon, Quadrupèdes]

Résumé :
La situation des "mulâtres" à Saint Domingue en 1789 est identique à celle, en 2014, de la formoisie et de la proto-formoisie africaines au Burkina Faso et dans les autres pays du continent.
Après la déclaration des droits de l'Homme et du Citoyen, le 26 août 1789, les "mulâtres" demandèrent à avoir les mêmes droits civiques que les colons "blancs". Ils ne voulaient pas d'alliance avec les esclaves. Ils n'étaient pas anti-esclavagistes.
Et, ils subissaient le racisme.
Ceux qui se nommaient "Les "Blancs" refusaient que les "mulâtres" aient les mêmes droits qu'eux car ce serait - le pensaient-ils - la porte ouverte à l'abolition de l'esclavage.
Les colons ne voulaient rien céder aux "mulâtres"'.
Les "Blancs" utilisaient avec eux les mêmes méthodes que celles utilisées avec les esclaves.
Vincent Ogé, militant de la cause mulâtre demandait la promulgation du décret du 8 mars 1790, décret qui prévoyait l'égalité des droits entre mulâtres et colons.

PAS QUESTION D'APPELER LES ESCLAVES A SE RÉVOLTER


Mais il n'était pas question pour lui d'appeler les esclaves à se révolter.
"Au lieu de les menacer du soulèvement des esclaves, il ne fit que les assurer par avance, en bon libéral qu'il était, qu'il ne fallait pas rien craindre de ce côté ; il faisait appel aux intérêts communs des blancs et des mulâtres, considérés comme propriétaires d'esclaves ! (p99 CLR James, les Jacobins noirs)
Les mulâtres ne menaçaient pas du tout les intérêts des esclavagistes blancs. Ils avaient les mêmes intérêts financiers qu'eux. Les mulâtres étaient nombreux à être propriétaires d'esclaves.

Seulement le racisme était plus fort que tout. Vincent Ogé paya de sa vie ce racisme. Les "blancs" finiront par devoir se rendre à l'évidence et accepter le décret qui prévoit l'égalité des droits entre "Blancs" et "Mulâtres".

Quand les esclaves vont entrer en scène et se révolter, le rapport de force sera différent. Les révolutionnaires français vont promulguer la loi du 4 février 1794 qui met fin à l'esclavage. Les colons blancs ne verront pas d'autres issues que de s'allier avec l'Angleterre pour chercher à mettre fin à l'esclavage.

De la même façon, tant que les plus pauvres en Afrique (c'est à dire la grande majorité de la population) ne se seront pas organisés en CDR et n'auront pas fait entendre leur voix, les esclavagistes franceàfricains continueront de se moquer des révolutionnaires formois et innovois en magouillant pour garder au pouvoir de nouvelles marionnettes colonialistes. C'est ce qui se passe actuellement au Burkina Faso !

LES AFRICAINS FORMOIS ONT EN HORREUR LES IMPÉRIALISTES FRANÇAIS ET LEURS VALETS DICTATEURS QUI LES GOUVERNENT


Les Africains subissent tous l'impérialisme français. Ils souhaitent dans leur grande majorité le départ des troupes françaises et des dictateurs. Ils savent bien que leurs dictateurs sont soutenus par la France.

Ils veulent un changement.

Mais les plus privilégiés d'entre eux, ceux qui sont diplômés - qui ont, pour une partie, fait des études supérieurs en Afrique et pour certains en France - ceux qui reçoivent des droits d'auteur comme les rappeurs du Balai Citoyen ou ceux qui sont à la tête d'entreprises, craignent les pauvres.
Ils voudraient ne plus être humiliés, ne plus vivre le racisme tout en conservant des revenus bien supérieurs à la moyenne.
Les révolutions qui débutent au Togo, au Tchad, au Gabon et au Burkina sont d'abord faites sous le leadership de ces intellectuels diplômés. On voit à travers les réseaux sociaux à quel point leur critique de la France et des dictateurs sont virulentes.

En résumé, ils veulent la fin de la Franceàfric et des dictateurs.

CES MÊMES AFRICAINS FORMOIS NE S'ALLIENT PAS
POUR AUTANT AVEC LES PAUVRES


Ils veulent la fin des dictatures mais ne vont pas chercher les pauvres. La raison est simple. Ils ne souhaitent pas partager avec le peuple.

 Les leaders des partis d'opposition dans ces pays n'appellent pas la population à s'organiser, à créer des CDR.

"EN APPELANT L’ARMÉE AU POUVOIR" (Samsk Le jah)

DANS LA NUIT DU 30 AU 31 OCTOBRE SMOCKEY, SAMSK LE JAH
ET LE BALAI CITOYEN APPELLENT L'ARMÉE
PARCE QU ILS CRAIGNENT LES PAUVRES


Avant même que Compaoré ait été destitué, les partis d'opposition comme le Balai Citoyen se sont retrouvés perdus.

Ils étaient pris entre deux feux. Être du côté de la bourgeoisie esclavagiste et magouiller avec eux en nommant les émissaires du régime de Compaoré comme Isaac Zida  ou choisir d'organiser le peuple afin qu'il désigne de véritable représentant en reprenant le combat de Thomas Sankara et en appelant la population à s'organiser en CDR.

"NOUS SOMMES DONC ALLÉS DEMANDER A L’ARMÉE
DE PRENDRE SES RESPONSABILITÉS"



Sams’K Le Jah, un des leaders du Balai Citoyen proclame lors d'une interview à AWAR BONYOLO
(association Burkinabè) :
" Nous avons fait au moins une dizaine de fois au cours de la nuit du 30 au 31 octobre, le tour de l’état-major, en chantant l’hymne national et en appelant l’Armée au pouvoir. Nous sommes donc allés demander à l’Armée de prendre ses responsabilités." (source)

Sams’K Le Jah, nous explique que, à peine la révolution démarre, qu'ils veulent déjà l'arrêter en appelant "l'armée au pouvoir".

C'est le lieutenant-colonel Yacouba Isaac Zida qui prend les rennes du pouvoir dès le 1er novembre 2014, lui qui était le N°2 de la garde rapprochée de Blaise Compaoré.

SAM'S LE JAH VEUT "CALMER LES FOULES"

Le Balai Citoyen craignait en réalité d'être débordé par les pauvres.
Sams’K Le Jah dit plus loin :
 "Il fallait des leaders de mouvements citoyens pour calmer la foule afin qu’ils puissent livrer le message. C’est ce qui explique le fait nous étions avec eux, d’abord devant l’état-major, et ensuite à la place de la Révolution."(source)
Pourquoi "calmer la foule" ? La foule doit s'organiser, pouvoir s'exprimer. Les débordements de colère qui
Le Grand Thomas Sankara
pourraient amener à la violence doivent être canaliser par les CDR et par un service d'ordre composé de délégués librement choisis par la population.

Les révolutionnaires du tout début de la révolution française de 1789 avaient mis en place les cahiers de doléances.
Ces responsables politiques font une révolution au pays de Thomas Sankara, celui qui a inventé les CDR, ces comités de défense de la révolution permettant au peuple de s'organiser de s'exprimer et ils n'appellent le peuple ni à faire des CDR ni à exprimer ses revendications !


L'organisation qui s'est mise en première ligne lors des manifestations qui ont mis fin à la dictature de Blaise Compaoré - le Balai Citoyen - a trahi le peuple et s'allie avec la bourgeoisie esclavagiste en mettant , le lieutenant colonel Isaac Zida, numéro 2 de la garde rapprochée de Blaise Compaoré - au pouvoir le 1er novembre 2014.

D'autres au sein de ce groupe et au sein de cette même classe formoise ne veulent pas pactiser avec les émissaires de Compaoré et les assassins de Sankara. Ils se posent la question d'une alliance avec les pauvres. C'est en tout cas, ce qui transparait dans les débats sur les réseaux sociaux.

LA FORMOISIE DOIT FAIRE UN CHOIX :
ALLIANCE AVEC LES PAUVRES OU
AVEC LA BOURGEOISIE ESCLAVAGISTE


Cette formoisie africaine est prise en tenaille. Elle doit faire un choix.

Ce choix ne peut être que radical. On ne peut pas être à moitié avec les pauvres ou à moitié avec la bourgeoisie esclavagiste. La situation est telle que les faux semblants ne fonctionnent pas.

UNE FORMOISIE ESCLAVAGISTE EN HAITI EN 1789
TRAHISSANT COMME SERGE "SMOCKEY" BAMBARA

Pendant la Révolution Française de 1789, les êtres humains libres "de couleur", étaient dans la même situation que les manifestants formois Africains de 2014.

La discrimination et les humiliations étaient quotidiennes de la part des colons esclavagistes. Les descendants d'esclaves affranchis avaient en horreur ces "Blancs" et ne rêvaient que d'un monde sans eux.

C.L.R James nous décrit ce racisme de la part des colons :
"Tels étaient les gens pour qui les préjugés raciaux comptaient plus que de posséder des esclaves, même en petit nombre. La distinction entre un Blanc et un homme de couleur était à leurs yeux essentielle ; elle constituait le fondement de leur existence. Ils étaient capable de tout mettre à feu et à sang pour la préserver" (p 64, CLR James, Les Jacobins Noirs)

Mais ils étaient pour beaucoup propriétaires d'esclaves eux aussi. Ils avaient donc des intérêts financiers qui convergeaient avec ceux des colons.
"Ils (les mulâtres) accumulaient des capitaux énormes et leur arrogance croissait avec leurs capitaux. Ils se portaient preneurs pour toutes les propriétés à vendre dans les différents districts, et faisaient tellement monter les prix que les Blancs qui n'étaient pas assez riches ne pouvaient les acheter ou se ruinaient à cette concurrence.Dans certains districts, les plus belles propriétés appartenaient à des demi-sang, qui d'ailleurs étaient les derniers à respecter le code du travail et les prestations en service publics." (p 69 CLR James, Les Jacobins Noirs)

Ils ne voulaient pas que les esclaves se révoltent et encore moins que l'esclavage soit aboli.

Le 26 aout 1789, la déclaration des droits de l'homme et du citoyen est votée.

Il y est inscrit à l'article 1 :

Art. 1er. Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune. (légifrance)

TOUS LES HOMMES NAISSENT ET DEMEURENT LIBRES ET ÉGAUX EN DROITS


L'application de cette déclaration revient à abolir l'esclavage et rendre aux mulâtres leurs droits civiques.
Les mulâtres étaient des libres affranchis. Ils descendaient tous d'esclaves. 
Les mulâtres de St Domingue avait bien compris que cette déclaration leur permettraient de gagner les mêmes droits que les "blancs" de l'île.

"Comment l'assemblée qui venait de proclamer les droits de l'homme , aurait t elle pu refuser d'écarter de ces hommes l'injustice qu'on leur faisait ?" CLR James, Les Jacobins Noirs, p 94

"Un quart à un tiers des esclaves de l'île appartenaient à des mulâtres"

Eux qui subissaient une humiliation quotidienne de la part des colons et une liste importante de discriminations rêvaient d'une société sans racisme. Ils souhaitaient que les gens ayant une peau plus foncée ait les mêmes droits que ceux qui avaient la peau claire. Mais ils étaient pour beaucoup propriétaires d'esclaves. Un quart à un tiers des esclaves de l'île appartenaient à des mulâtres. (source : hérodote.net)

Le dilemme se situe dans cette phrase pour les mulâtres " Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits." Ils sont des hommes comme les colons blancs. Par conséquent, les mêmes droits que les colons devraient être appliqués.

Les esclaves des mulâtres sont aussi des êtres humains. Ils ont donc aussi le droit aux mêmes droits qu'eux et ne peuvent rester esclave. Les mulâtres propriétaires d'esclaves doivent donc, de fait, relâcher leurs esclaves, les laisser libre.
Qu'en est-il donc de leur richesse accumulée sur le dos des esclaves ? Devraient ils donc la rendre aux esclaves ? 
 La question se pose et la réponse logique est oui.

MEME CONTRADICTION EN 1789 ET EN 2014


Ils sont donc, comme les leaders africains de 2014, pris dans cette contradiction dont se serviront les "Blancs".

Mais il n'y a pas 36 solutions pour eux. S'ils s'allient avec les esclaves, ils pourront mettre fin au racisme, aux humiliations. Mais ce sera la fin pour eux du commerce de l'esclavage.

S'ils s'allient aux "blancs", ils pourront peut être rester propriétaires d'esclaves mais continueront à subir les humiliations.

Les mulâtres vont tenter d'avoir le beurre et l'argent du beurre. Ils veulent vaincre les discriminations et gardant leurs esclaves.


Les colons de 2014 comme ceux de 1789 avaient bien compris les enjeux qui se cachaient derrière les revendications des privilégiés de couleur

Ils savent que s'ils réagissent positivement à ce débat c'est la porte ouverte aux revendications des plus pauvres.

CLR James montre très bien la relation existant entre le racisme et la spoliation économique.
Juste après avoir décrit le racisme des colons à l'égard des gens de couleurs, il écrit :
"Dans les deux cas, la raison est identique - justifier le pillage par n'importe quelle discrimination qui puisse servir ceux qui détiennent le pouvoir." p 73 CLR James, Les Jacobins Noirs

En 1789 les colons et les députés de l'assemblée refusaient que les mulâtres aient les mêmes droits car c'était entrer dans un débat qui permettrait aux esclaves de demander leur libération.

Cyril Lionel Robert James,
l'auteur du livre "Les Jacobins Noirs"
"Pour la bourgeoisie maritime de Nantes et de Bordeaux, l'abolition de l'esclavage signifiait la ruine. Il en était de même pour les propriétaires des esclaves sur l'île. Et aux yeux des « petits blancs », le maintien de l'esclavage et des distinctions raciales était essentiel. A maintes reprises, dans l'histoire de la colonie, ils ont montré qu'ils ne reculaient devant aucune atrocité pour les préserver." CLR James, Les Jacobins Noirs

Les colons ne voulaient rien leur céder.

Si les députés de l'Assemblée avaient fini par céder sous la pression, entre autres des amis des noirs, en proclamant le 28 mars 1790  le droit de vote à « toutes personnes libres âgées de 25 ans accomplies, propriétaires d'immeubles. », les colons ne l'entendaient pas de cette façon et refusaient l'application de cette loi.

Comme il n'était absolument pas question pour les mulâtres d'appeler les esclaves à se soulever, les colons ont profité de cette demie lâcheté. Ils ont cru le rapport de force en leur faveur, la masse des esclaves étant absente. Et les colons ont réprimés très durement les révoltes de mulâtres, allant jusqu'à utiliser les pires tortures.

"Les blancs torturèrent Ogé et ses compagnons tout au long d'un procès qui dura 2 mois. Ils les condamnèrent à être présentés par le bourreau devant la grande porte de la cathédrale, en chemise, les cheveux coupés, la corde au cou, à genoux, cierges à la main ; à confesser leurs crimes et demander leur pardon, puis à être exposés au pilori, à se voir les bras, les jambes et les coudes rompus sur un échafaud, pour être enfin liés sur des roues, face au ciel, et abandonnés ainsi tant qu'il plairait à Dieu de le maintenir en vie. On devait ensuite les décapiter et confisquer leurs biens. Les discriminations raciales persistaient même dans la mort." ( p 99 CLR James, Les Jacobins Noirs)

Ogé agit de la même façon que l’opposition du Togo, du Tchad et du Burkina qui arborent l'image de Sankara sans vouloir utiliser ses idées en faveur des pauvres.
Sankara était un formois qui avait choisi le camp des pauvres et l'a assumé jusqu'au bout. Il avait réfléchi à un système qui permettrait aux pauvres d'être représenté et de s'organiser qu'il nomma les Comités de Défense de la Révolution
Ces fameux CDR les partis d'opposition formoise refuse de les mettre en place, ils n'appellent pas les quartiers pauvres à s'organiser. Ils comptent faire la révolution seule pour avoir ensuite les rennes du pouvoir et garder leurs privilèges.

Vincent Ogé, leader du mouvement des mulâtres en 1789, revendique l'application du décret du 27 mars 1790 qui veut que les mulâtres aient les mêmes droits civiques que les Blancs.

Vincent Ogé précise au gouverneur et à l'Assemblée provinciale qu'il se fout complétement du sort des esclaves, histoire de les rassurer et croyant naïvement que en jouant dans la même cour qu'eux, ils le respecteraient.
Vincent Ogé déclare : « Je ne comprends pas dans mes réclamations le sort des nègres qui vivent dans l'esclavage »

C.L.R James fait l'analyse suivante :
"Au lieu de les menacer du soulèvement des esclaves, il ne fit que les assurer par avance, en bon libéral qu'il était, qu'il ne fallait rien craindre de ce côté ; il faisait appel aux intérêts communs des Blancs et des mulâtres, considérés comme propriétaires d'esclaves." p 99 CLR James, Les Jacobins Noirs

LES MULÂTRES VONT FINIR PAR S'ALLIER AVEC LES ESCLAVES EN 1791 : CE SOULÈVEMENT ABOUTIRA A
L'ABOLITION DE L ESCLAVAGE LE 4 FÉVRIER 1794

Les mulâtres verront l'application du décret appliqué à partir du moment où ils vont s'allier avec les esclaves.
Les esclaves sont beaucoup plus nombreux qu'eux. St Domingue compte 500000 esclaves et seulement 40000 affranchis. (source : hérodote.net)

Le 22 aout 1791, les esclaves de St Domingue se soulèvent.
"Des centaines de sucreries et de caférières (plantations de café) sont détruites. Les Blancs eux-mêmes sont massacrés par centaines. C'est le début d'une longue et meurtrière guerre qui mènera à l'indépendance de la prospère colonie.
Les insurgés noirs ne tardent pas à recevoir le soutien des affranchis, irrités que les représentants de l'Assemblée nationale aient fait exécuter plusieurs d'entre eux, dont le célèbre Vincent Ogé." (source : hérodote.net)
Les mulâtres vont très vite rejoindre le combat des esclaves. Les mulâtres ont fini par choisir le bon camp,
Toussaint Louverture
celui des plus opprimés et des plus pauvres. A partir de ce moment, la "révolution" prend une autre tournure.
Le chef de la révolte des esclaves sera un mulâtre propriétaire d'esclaves, Toussaint Louverture.
"Les premiers combats révèlent les talents militaires d'un cocher de 48 ans nommé François Toussaint. Fils d'un Africain du Bénin, il a reçu une éducation sommaire. Affranchi quinze ans plus tôt, en 1776, il a pu acquérir une propriété de 13 hectares et vingt esclaves !" (source : hérodote.net)

BIENTÔT LA FIN DE DES SALAIRES A 30 EUROS PAR MOIS EN AFRIQUE


Cyril Lionel Robert James écrit à propos de la suite logique des événements qui a mené au soulèvement des esclaves :
"Cependant, de même que le conflit d’intérêts entre la bourgeoisie et la monarchie, en France, avait ouvert un espace pour l’entrée en action des masses parisiennes, le conflit entre les blancs et les mulâtres de Saint-Domingue déclencha la révolution des esclaves, qui éclata dans la nuit du 22 au 23 août 1791"
De même le conflit entre la Formoisie africaine et les impérialistes français va déclencher la révolution des nouveaux esclaves du 21 ème siècle. De ceux qui ne peuvent ni se nourrir ni se soigner avec la maigre pitance qu'ose leur remettre les colonialistes français en échange de leur dure travail.

La bourgeoisie esclavagiste des Bolloré, Bouygue and co fera comme "Le Club de l’Hôtel Massiac" pendant la révolution française, elle ne cédera rien à la formoisie Africaine tant qu'elle ne s'alliera pas avec les pauvres.

Les Africains formois et innovois vont-ils s'allier avec les Africains payés autour de 30 euros par mois (revenu au Burkina le plus fréquent source) pour mettre fin à la malnutrition, au travail des enfants, au manque de soin ... ?
Ou vont-ils tout faire pour saboter la révolution potentielle des plus pauvres ?



















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